L’alliance des banques et Fintechs face aux géants de l’Internet semble inévitable, tant la force de frappe financière, mais aussi technologique des GAFA est impressionnante. Depuis 5 ans, le Big Data est un moteur de croissance indéniable, la quantité phénoménale de données disponibles grâce à Internet ouvre véritablement un Nouveau Monde. Progressivement, les entreprises prennent conscience de l’impact des données personnelles des utilisateurs sur leur activité. Désormais, l’expérience client est le Saint Graal moderne, et à ce petit jeu force est de reconnaître que les GAFA (Google Amazon Facebook Apple) ont bien plus qu’une longueur d’avance. Car ce sont des millions de données par seconde sur chaque utilisateur de leur service gratuit ou non qui sont collectées.
C’est donc sans surprise que ces sociétés qui proposent quasiment toutes des services de paiement, peuvent compter sur ces quantités phénoménales d’information pour améliorer non seulement la qualité de l’expérience utilisateur. Mais aussi, les téraoctets de données collectées peuvent être utilisés avantageusement afin de deviner et valider les courants porteurs, bref afin de définir les produits de demain. C’est déjà le cas avec la mise en place d’une nouvelle gamme de services financiers personnalisés.
La course au Big data, banques et Fintechs
Grâce au Big data, aux algorithmes, la personnalisation industrielle est désormais en marche, jamais auparavant dans l’histoire il a été possible d’avoir une connaissance précise de chaque internaute. Les données collectées permettent de mieux cerner ses goûts, ses usages et ses centres d’intérêts, y compris les plus intimes. Toutes ces données qui ont une valeur inestimable, sont au cœur de la guerre sans merci que se livrent les acteurs du secteur financier pour offrir la meilleure expérience client possible. Ces acteurs au nombre de 3, sont les banques, assurances, mutuelles et groupes paritaires de protection sociale, les Fintechs, et les nouveaux entrants, qu’il s’agisse des GAFA ou ceux des pays émergents comme Alibaba. Pour preuve En Chine, Ant Financial valorisée à 60 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal, vient de racheter Moneygram. Cette start-up du pays du milieu détient aussi Alipay, créée par Alibaba, un service de paiement utilisé par 450 millions de clients.
L’exemple de la force de frappe inédite dans l’histoire économique détenue par les géants du Web, pousse assurances banques et Fintechs vers des alliances tactiques. En effet, les GAFA regardent aujourd’hui d’un œil très intéressé les Fintech. Pour la simple et bonne raison que ces start-ups fournissant compte sans banque, cartes prépayées et services financiers de demain permettent aux Google et consorts de s’affranchir de la lourdeur réglementaire des banques. Pour mesurer l’appétit des investisseurs à la recherche de la prochaine licorne FinTech, entre 2012 et 2016, les FinTech auront levé plus de 50 milliards de dollars.
Vers une réconciliation entre banques traditionnelles et Fintechs ?
Comme souvent, le monde de la bancassurance brille par son manque de flexibilité, contrairement aux FinTech et GAFA qui partage la même culture digitale, la même volonté de disrupter l’ancien monde bancaire. Les banques traditionnelles semblent toutefois enfin percevoir la menace d’une alliance entre FinTech et GAFA. Un attelage entre banques et Fintechs pourrait fonctionner comme un moteur hybride, utilisant deux sources d’énergie. Les FinTech nées à l’ère de l’Internet ont pour elle, l’agilité et la compétitivité indispensable pour créer de nouveaux business modèles locaux et internationaux. Ainsi, les banques et les assurances qui n’ont pas encore mené à terme leur transformation digitale pourront profiter du savoir-faire de ces start-ups et de leur capacité d’innovation. Afin d’être plus réactives, et surtout améliorer leur qualité de service. Le bénéfice pour les Fintechs, c’est de profiter de l’image de confiance auprès du public dont bénéficient les banques et assurances classiques. Mais aussi un accès privilégié à leurs gigantesques bases de clients. Afin de contrer la puissance de feu des GAFA et autres géants de l’internet, seule la mise en place de barrières à l’entrée suffisamment dissuasives permettront aux banques et Fintechs de tirer leur épingle du jeu.
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